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LA REVOLTE
13 janvier 2015

DE 8 A 13 ANS

Je n'ai jamais appris à savoir ce que je voulais. 

Entre les désirs de mes parents pour moi (mère, parrain, marraine dans mon cas, le père ne s'étant que trop rarement manifesté pour mériter son titre de parent) et les conseils de mes soi-disant amis, il faut dire que je n'ai jamais manqué de raisons de perdre la tête ! 

Quand j'étais petite, aux alentours de 8 ans peut-être, je voulais être architecte ; du moins c'est ce que je répétais constamment à tout le monde ! 
Et étrangement, le monde se marrait.
J'appris plus tard que l'amusement que je suscitais lorsque j'expliquais les raisons pour lesquelles je voulais faire ce métier venait du fait que, comment dire, je m'étais plantée de mot...Et parce que mon discours d'apprentie-architecte tenait à peu près à ceci : 

 

"J'veux être architecte pour chasser la piste des dinosaures et trouver des os dans la terre avec un pinceau aussi!" 

 

Il est clair que j'avais confondu avec archéologue.


Tu m'étonnes qu'on se foutait de moi... Bon, passons.

 

En grandissant, au démarrage de l'adolescence (c'est pas un terme de psykoko ça?), disons vers 13 ans, ma passion pour l'écriture s'est affirmée et j'ai décidé que j'en ferai ma profession. Je deviendrai soit écrivain soit journaliste dans mon propre hebdomadaire ! 

C'est ce que j'avais en tête à ce moment-là.

Ma vie se déroulait sans heurts majeurs,donc, mis à part ceux qui me faisaient me confronter avec ma mère ou mon grand-frère, qui furent vite passés maître dans l'Art de me casser les noix. Aujourd'hui encore, j'accorde la première place à mon frère adoré qui aura mérité la ceinture noire de l'ordure ultime. Il semblerait même qu'il ait acquis sa cinquième dane cette année, le bougre.

Revenons à nos brebis.
J'avais 13 ans, mes parents me faisaient cordialement chier la vie, mais bon, j'étais assez optimiste, croulant sous le poids de compliments  tels que "tu as vraiment du talent", "tu écris super bien", "je te vois bien écrivain", "c'est magnifique" de mes amis et de ma famille...
ET POURTANT.

L'année de ma sixième, à la demande de mon cher beau-père de l'époque, on m'a faite inscrire dans un internat (je le mets en gras pour bien qu'on comprenne que c'est archi important tu vois, comme dans les polycopiés d'histoires que tu te farcissais au collège).

L'établissement s'appelait Sainte-Anne, situé près de Saumur (dans le 49, pour ceux qui, nés avant les années 80, se souviennent encore de leurs départements). C'était un genre d'asile comme son nom l'indique. Un endroit où tous les cas désespérés (insolence, tabassage en bandes organisées, deal de shit) étaient regroupés. Ils avaient tous entre 12 et 17 ans (ouais ouais y avait un mec en quatrième il avait 17 ans).
Moi qui écoutais Tryo, fleur dans la bouche et cartable tagué "Nirvana" au Tippex ©, je sentais bien que je foutais les pieds dans un endroit hostile. 

En venant m'inscrire (de force) j'ai croisé les sixième de Sainte-Anne qui venaient elles aussi s'inscrire dans la classe supérieure.

Je n'oublierai jamais cette journée portes-ouvertes où les filles de mon âge avaient l'air de sortir d'un club échangiste.
Je portais des converses, elles mettaient déjà des talons. 
Je ne portais pas encore de crème de jour, elles s'enduisaient de maquillage arc-en-ciel.
Je parlais le français, elles parlaient le manouche, l'arabe, le langage de rue ; peu importe...je ne comprenais rien.
Carotte/nachave/boukrave/Wallah/Wesh/Téma/Narvalo, euh... ?!!?!?

J'étais mal barrée. 

Après moults supplices, il a fallu que j'abdique, laissant ma mère inscrire mon nom prénom adresse travail du père dla mère d'ta soeur (pourquoi pas?) sur le bulletin d'inscription. J'avais vraiment envie de chialer. D'ailleurs j'ai chialé dans la voiture, juste après, pendant le trajet du retour (on habitait à 30 minutes de Saumur), l'accusant de m'abandonner sans culpabilité. Elle ? Elle minimisait l'impact, bien sûr, me jurant que c'était pour mon bien et que j'allais m'y faire des copines. A l'internat? Des copines?
Qui s'est vraiment fait des copines à l'internat
et les a gardées ensuite (oui parce que bon, c'est l'but quand même)?


Je ne me doutais pas encore de ce que j'allais y vivre. 



A suivre...

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  • J'ai décidé d'ouvrir sur blog pour y entreposer mes coups durs, de sang, de veine, mes ambitions et mes opinions sur à peu près pas mal de choses. Carnet de bord d'une vie pleine de surprises, de trajectoires divergentes, et de perturbations.
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