Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LA REVOLTE

18 janvier 2015

De 13 à 15

(suite)

Donc, je me suis retrouvée dans un établissement appelé Sainte-Anne pour y être internée. Tout est normal (si, si). 
Collège de racailles cracheuses de glaires, petites frappes merdeuses et autres dégénérés de l'orthographe, Sainte-Anne aura été un de mes pires souvenirs d'adolescence. 

L'année de mon entrée en cinquième, je me suis donc retrouvée loin de ma meilleure amie Tiphaine (que je connaissais depuis la crêche, quand même) restée dans mon ancienne école, dans une ville que je ne connaissais pas, avec pour seule sortie autorisée le mercredi après-midi...que je passais au Leclerc pour m'y acheter des bonbons et de la limonade. ça fait rêver hein ?

 

Les premières semaines de septembre 2005 ont été difficiles à traverser pour moi. Il faut dire que mon rythme de vie était nouveau en tous points :

-Levée à 7h par la pionne, douche à la queue leu-leu incluant poils pubiens au sol et trainées de sang parfois. 

-Petit-déjeuner à 7h30

-Début des cours à 8h15, récré, déjeuner à la cantine de 12h30 à 13h45, puis cours jusqu'à 17h voire 18h.

-Entrée dans l'internat jusqu'à 19h, puis à 19h descente à la cantine, et "temps de repos" dans la cour de l'école (so exciting) jusqu'à 20h30 où tout à chacun était sommé de rentrer dans sa chambre et ce jusqu'à l'heure du coucher (oui oui). Les mecs au troisième étage, les nanas au deuxième.
Avec pour seule "dérive" autorisée celle de communiquer avec d'autres compères féminines des chambres de ton couloir (youhouuu) jusqu'à 21h30. 
Passée cette heure, on n'avait le droit de sortir que...pour aller pisser.

-A 22h30 maxi les lumières devaient être éteintes et on pouvait quand même chuchoter (la classe). Seuls les lycéens pouvaient regarder un film. 

Je vous passe les détails des multiples bizutages dont ont été victimes les filles, incluant retrournement de matelas trempée au préalable au shampooing, vol de serviettes, décoration des murs à la mousse à raser pour hommes... Y avait de l'ambiance. Pas la meilleure certes, mais y avait de l'ambiance.
 

C'est donc dans ce milieu délétère que j'étais censée passer un an de ma vie, le temps que je me "calme" (frictions insupportables avec ma mère qui m'avaient vallu l'éviction de ma propre maison par mon cher et tendre beau-papa de l'époque).
Finalement je me suis aussi tapée la 4eme, You-hou hauts les coeurs.

Durant cette deuxième année, l'horrible solitude que j'expérimentais se solda un jour par une tentative de défenestration.
Râtée évidemment, sinon je ne serai pas là pour vous raconter ma vie :)


A la fin de 2006, j'ai vraiment supplié ma mère de me retirer de ce cloaque moral et comportemental (il y a beaucoup de violence dans les internats, je ne vous apprends rien, si?) et ... elle a accepté ! Je suis donc retournée à Saint-Jo, l'école que j'avais quittée pour Sainte-Anne. 


Heureuse de retrouver enfin Tiphaine et de réintégrer le monde "libre", j'ai sauté à pieds joints dans la troisième de mon ancien collège et ...dans l'anorexie.
Honnêtement je ne me souviens pas bien quand exactement j'ai pris la décision de ne presque plus manger. Mais en y réfléchissant bien... 
Je voulais mincir pour ressembler à une certaine Marion R., que j'étais en train de retrouver sous les traits d'une jeune fille qui, passés ses problèmes cutanés, s'était incarnée en une véritable bombe sexuelle. Je me souviens l'avoir apperçu boire des bières derrière le préau, en compagnie de garçons. 
Elle avait cette façon hypnotisante de bouger, roulant des hanches avec une certaine nonchanlance, reportant instinctivement ses cheveux en arrière d'un coup de paume. Elle marchait dans la cour du collège en faisant des oeillades à ses prétendants, arborant son string dentelle qui dépassait presque par hasard. J'étais extrèmement jalouse de son effet sur les garçons, d'autant que mon petit copain de l'époque avait lui aussi flashé sur elle.
Il me semble que c'est pendant cette période que je me suis dit "il faut que je mincisse à tout prix". J'espionnais en douce la forme de ses hanches sailllantes et le dessin de ses jambes pour arriver au même résultat. Je m'entrainais régulièrement, à raison de sept heures de tennis par semaine.
Je passais mes week-ends à l'aumônerie du collège en évitant soigneusement les sorties en plein air pour contrôler au mieux mes repas.
A la cantine, je me nourrissais de légumes verts dont j'épongeais le beurre à l'aide de serviettes en papier.
Le soir à la maison, je refusais de participer aux repas familiaux, mais m'enfermais dans ma chambre avec mon bol de soupe en poudre, ma tranche de pain et ma pomme. Mon petit-déjeuner se constituais de deux galettes de riz soufflé recouvertes de compote sans sucre. 
J'étais devenue psychorigide sur l'alimentation et surtout je m'affamais.
Je lanbinais à l'école, je ne voyais pas de copines hors des cours pour éviter l'épreuve du "goûter", j'étais seule et toujours triste.
Moi qui étais auparavant sensiblement bavarde, je n'en décrochais plus une.

Ma meilleure amie Tiphaine en a eu marre et s'est détachée de moi petit à petit.
L'été 2007 ne m'a pas laissé de souvenirs particuliers.
 
A la rentrée de seconde, Tiphaine a décidé de ne plus m'accorder le moindre regard.

(A suivre...)

 

 

Publicité
13 janvier 2015

DE 8 A 13 ANS

Je n'ai jamais appris à savoir ce que je voulais. 

Entre les désirs de mes parents pour moi (mère, parrain, marraine dans mon cas, le père ne s'étant que trop rarement manifesté pour mériter son titre de parent) et les conseils de mes soi-disant amis, il faut dire que je n'ai jamais manqué de raisons de perdre la tête ! 

Quand j'étais petite, aux alentours de 8 ans peut-être, je voulais être architecte ; du moins c'est ce que je répétais constamment à tout le monde ! 
Et étrangement, le monde se marrait.
J'appris plus tard que l'amusement que je suscitais lorsque j'expliquais les raisons pour lesquelles je voulais faire ce métier venait du fait que, comment dire, je m'étais plantée de mot...Et parce que mon discours d'apprentie-architecte tenait à peu près à ceci : 

 

"J'veux être architecte pour chasser la piste des dinosaures et trouver des os dans la terre avec un pinceau aussi!" 

 

Il est clair que j'avais confondu avec archéologue.


Tu m'étonnes qu'on se foutait de moi... Bon, passons.

 

En grandissant, au démarrage de l'adolescence (c'est pas un terme de psykoko ça?), disons vers 13 ans, ma passion pour l'écriture s'est affirmée et j'ai décidé que j'en ferai ma profession. Je deviendrai soit écrivain soit journaliste dans mon propre hebdomadaire ! 

C'est ce que j'avais en tête à ce moment-là.

Ma vie se déroulait sans heurts majeurs,donc, mis à part ceux qui me faisaient me confronter avec ma mère ou mon grand-frère, qui furent vite passés maître dans l'Art de me casser les noix. Aujourd'hui encore, j'accorde la première place à mon frère adoré qui aura mérité la ceinture noire de l'ordure ultime. Il semblerait même qu'il ait acquis sa cinquième dane cette année, le bougre.

Revenons à nos brebis.
J'avais 13 ans, mes parents me faisaient cordialement chier la vie, mais bon, j'étais assez optimiste, croulant sous le poids de compliments  tels que "tu as vraiment du talent", "tu écris super bien", "je te vois bien écrivain", "c'est magnifique" de mes amis et de ma famille...
ET POURTANT.

L'année de ma sixième, à la demande de mon cher beau-père de l'époque, on m'a faite inscrire dans un internat (je le mets en gras pour bien qu'on comprenne que c'est archi important tu vois, comme dans les polycopiés d'histoires que tu te farcissais au collège).

L'établissement s'appelait Sainte-Anne, situé près de Saumur (dans le 49, pour ceux qui, nés avant les années 80, se souviennent encore de leurs départements). C'était un genre d'asile comme son nom l'indique. Un endroit où tous les cas désespérés (insolence, tabassage en bandes organisées, deal de shit) étaient regroupés. Ils avaient tous entre 12 et 17 ans (ouais ouais y avait un mec en quatrième il avait 17 ans).
Moi qui écoutais Tryo, fleur dans la bouche et cartable tagué "Nirvana" au Tippex ©, je sentais bien que je foutais les pieds dans un endroit hostile. 

En venant m'inscrire (de force) j'ai croisé les sixième de Sainte-Anne qui venaient elles aussi s'inscrire dans la classe supérieure.

Je n'oublierai jamais cette journée portes-ouvertes où les filles de mon âge avaient l'air de sortir d'un club échangiste.
Je portais des converses, elles mettaient déjà des talons. 
Je ne portais pas encore de crème de jour, elles s'enduisaient de maquillage arc-en-ciel.
Je parlais le français, elles parlaient le manouche, l'arabe, le langage de rue ; peu importe...je ne comprenais rien.
Carotte/nachave/boukrave/Wallah/Wesh/Téma/Narvalo, euh... ?!!?!?

J'étais mal barrée. 

Après moults supplices, il a fallu que j'abdique, laissant ma mère inscrire mon nom prénom adresse travail du père dla mère d'ta soeur (pourquoi pas?) sur le bulletin d'inscription. J'avais vraiment envie de chialer. D'ailleurs j'ai chialé dans la voiture, juste après, pendant le trajet du retour (on habitait à 30 minutes de Saumur), l'accusant de m'abandonner sans culpabilité. Elle ? Elle minimisait l'impact, bien sûr, me jurant que c'était pour mon bien et que j'allais m'y faire des copines. A l'internat? Des copines?
Qui s'est vraiment fait des copines à l'internat
et les a gardées ensuite (oui parce que bon, c'est l'but quand même)?


Je ne me doutais pas encore de ce que j'allais y vivre. 



A suivre...

8 janvier 2015

Qu'est-ce que je fous là moi ?

 

 

Oyez oyez chers internautes ! 

Bienvenue à vous sur ce lieu de perdition des plus hostiles...(dit la nana qui affuble son blog de roses rouges, la blague) 

Je me présente, Tasty Lady, jeune fille de 22 ans égarée dans cette immensité qu'est la vie humaine.
(normalement, là, tout le monde chiale alors t'envoie le générique) 

J'ai décidé de créer ce blog pour y exposer mes idées politiques ou non, mes découvertes web, mes lectures, mes critiques ciné, les dialogues quotidiens entre mon corps et moi, les pensées d'hier qui m'habitent aujourd'hui, mes bouts d'essais, mes rêves de voyages, ma spiritualité, mes ambitions, ainsi que mon désir de carrière artistique puisque je souhaiterai devenir comédienne. Ou Chanteuse. Ou réalisatrice de documentaires.
V'voyez, ça commence bien ! 

Il reste une chose importante à savoir : il est possible que vous lisiez sur ce blog plus de parenthèses digressantes que de véritables informations. 
Les parenthèses, c'est une maladie chronique chez moi qui tend à empirer avec le temps. 
ça peut vite devenir chiant mais puisque je n'ai particulièrement pas envie de faire d'efforts...je ferai au moins en sorte qu'elles soient drôles ! 

Pour finir, n'hésitez pas à déposer votre opinion dans la mesure, bien entendu, où elle reste bienveillante. 

 

Et bonne visite ! 

Publicité
LA REVOLTE
  • J'ai décidé d'ouvrir sur blog pour y entreposer mes coups durs, de sang, de veine, mes ambitions et mes opinions sur à peu près pas mal de choses. Carnet de bord d'une vie pleine de surprises, de trajectoires divergentes, et de perturbations.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité